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Le changement climatique : quels impacts sur la faune, la flore et la population humaine ?

Rédigé par Héloïse | 7/23/24 11:41 AM

Les activités humaines ont un impact important sur les écosystèmes. La déforestation, l’artificialisation des sols et l’agriculture intensive sont parmi les premières causes de perte de biodiversité : elles impliquent la destruction d’habitats naturels. À celles-ci s’ajoutent la surexploitation (surpêche, exploitation forestière), la pollution, les espèces invasives et les maladies.

Les effets du changement climatique viennent augmenter cette pression sur les écosystèmes, en impactant les températures, le cycle de l’eau (modification du régime des pluies, de l’intensité et de la fréquence des précipitations), le niveau de la mer, les événements extrêmes, etc. Il en découle des effets en cascade sur les écosystèmes, dont finalement nous dépendons. Quelles sont les conséquences du changement climatique pour la faune, la flore et pour la population humaine ?

 

Conséquences pour la faune et la flore

 

Perturbation

Les cycles des végétaux s’allongent dans les zones tempérées : la floraison est plus précoce et la chute des feuilles plus tardive.

Il existe des cycles entre les prédateurs et leurs proies, entre les végétaux et les pollinisateurs, etc. Le changement climatique, en déséquilibrant les écosystèmes, peut également désynchroniser ces cycles. C’est le cas par exemple du gobemouche noir, un oiseau migrateur, qui, lorsqu’il revient de sa migration en Afrique, ne peut plus se nourrir des chenilles habituellement présentes aux Pays-Bas, car leur éclosion est maintenant plus précoce.

 

Adaptation

Les espèces ont la capacité de s’adapter à un nouvel environnement, en évoluant de génération en génération. Cependant, le changement climatique actuel est trop rapide pour laisser le temps aux espèces de s’adapter. Plus le temps entre deux générations est long, plus il est difficile pour une espèce de s’adapter rapidement.

 

Migration

Dans l’incapacité de s’adapter, les espèces (animales et végétales !) migrent en altitude, en latitude ou en profondeur, vers un environnement plus favorable. En moyenne, les espèces marines se déplacent plus vite que les espèces terrestres (6 km/an contre 1 km/an). Les insectes quant à eux parcourent 18 km/an !

La France observe déjà une migration des oiseaux vers le nord de 90 km en 20 ans. Certains oiseaux migrateurs reviennent plus tôt, et d’autres comme les oies cendrées s’arrêtent hiverner en France (10 s’étaient arrêtées en 1968 contre plus de 28 000 en 2011). En montagne, les animaux migrent en altitude pour retrouver de bonnes conditions d’enneigement (l’espace se réduisant en montant, cela crée de la concurrence entre les espèces). Les forêts sont également concernées : elles aussi ont migré en altitude, d’une trentaine de mètres en 50 ans.

L’arrivée de nouvelles espèces dans un milieu perturbe son équilibre. C’est le cas notamment en mer méditerranée avec l’arrivée d’espèces de l’Indopacifique. D’autres milieux auparavant protégés par des conditions climatiques rudes s’ouvrent à de nouvelles espèces, l’équilibre en est également perturbé. Ainsi, on peut citer les écosystèmes de milieux polaires, dans des eaux à -1,5°C. Cette eau se réchauffe, ce qui permet à des crabes prédateurs d’entrer dans ces milieux, et entraîne la destruction de ces espèces.

© vladimircech sur Freepik

 

Extinction

Pour d’autres espèces, les activités humaines et le changement climatique sont synonymes d’extinction. En France, 18% de la faune et de la flore est éteinte ou menacée (80% de la biodiversité française se trouve en outre-mer), ce qui la place dans les 10 premiers pays pour ce qui est du nombre d’espèces exposées. Vous pouvez retrouver quelques exemples d’espèces en voie d’extinction en France en cliquant ici.

La disparition d’une espèce peut être due :

À la disparition de son lieu de vie (cas du lézard du Val d’Aran dans les Pyrénées qui risque de disparaître car il vit en milieu désertique et enneigé) ;

Aux conséquences d’événements extrêmes (disparition du crapaud doré au Costa Rica après des inondations extrêmes) ;

À l’impossibilité de migrer (comme dans le cas du corail, qui pourrait disparaître pour 70 à 90% avec 1,5°C de réchauffement, ce qui est possible dès 2040, et pour 99% avec 2°C).

Et cette liste n’est pas exhaustive. À moyen et long terme, c’est l’extinction de 20 à 30% des espèces (faune et flore) qui est attendue. L’ensemble des écosystèmes joue un rôle important pour la population humaine. Ils permettent la régulation du climat, l’accès à la nourriture, la filtration de l’eau, etc. Pour survivre, l’humanité dépend de 50 000 espèces.

 

Conséquences pour la population humaine

Les différentes régions du monde ne sont pas égales face aux effets du changement climatique. Les zones les plus vulnérables, principalement dans les pays en développement, rassemblent 3,3 à 3,6 milliards de personnes. Ce sont également les pays les moins responsables du changement climatique. Voici une carte de la vulnérabilité des pays face au changement climatique :

kit-diapo-vdef-version-initiation-longue.pdf (reseauactionclimat.org)

 

Mortalité et santé

Les événements extrêmes sont une cause directe de mortalité. Par exemple, les vagues de chaleur de 2003, 2010 et 2022 sont la cause du décès de 55 000 à 72 000 personnes en Europe. Mais comme dit précédemment, la vulnérabilité des populations face au changement climatique n’est pas égale. Ces 10 dernières années, lors d’inondations ou de sécheresses, les pays du Sud ont enregistré une mortalité jusqu’à 15 fois plus importante.

D’autres impacts pour la santé humaine sont à prendre en compte. Le rapprochement entre les humains et les espèces sauvages (après la perte de leur habitat) favorise la transmission de maladies. Les maladies cardiovasculaires liées aux fortes chaleurs sont en augmentation, ainsi que celles dues au manque d’accès à l’alimentation et à l’eau potable. La recherche médicale est aussi impactée par la perte de la biodiversité, car elle s’appuie sur le potentiel de gènes et de molécules du vivant.

 

Impacts sur l’alimentation et l’eau potable

La quantité de terres cultivables va diminuer, notamment dans les grands deltas, à cause de l’élévation du niveau de la mer. Les rendements sont également en baisse. Par exemple entre 1981 et 2010, une perte de rendement de 9 à 10% est estimée sur les cultures de céréales (maïs, riz, blé, etc.). Il est possible que l’on observe une chute des rendements, d’environ 2% tous les 10 ans. La production de maïs devrait baisser entre 20 et 33% d’ici 2100. Ces baisses de rendement peuvent être liées aux insectes nuisibles (de plus en plus présents, notamment à cause de la diminution des populations d’oiseaux insectivores), aux événements extrêmes (tempête, inondation), à la sécheresse des sols, etc. L’incertitude est importante sur les denrées alimentaires, car le changement climatique modifie les dates des semis et des récoltes, le besoin en irrigation, les rendements, etc.

L’apport en protéine d’un milliard de personnes dépend de la pêche. Or une baisse de la quantité de poissons est attendue, ainsi qu’une modification de la répartition des espèces pour cause de migration vers le Nord. 30 à 70% de poissons pourraient être pêchés en plus au niveau des pôles, contre 10 à 40% en moins en zone intertropicale (Pérou, Inde, Indonésie).

La disponibilité en eau potable est également impactée par le changement climatique en raison des pluies intenses mais moins fréquentes et de la fonte des glaciers. Certaines nappes souterraines sont menacées par la montée des eaux et l’infiltration d’eau de mer, ce qui rendrait cette eau non consommable.

 

Déplacement des populations

À ces problématiques s’ajoute celle de l’élévation du niveau de la mer. Il y a donc de multiples raisons liées au changement climatique qui obligent les populations à se déplacer. Ces déplacements ont lieu généralement au sein du même pays. Depuis 2008, ce sont déjà chaque année plus de 20 millions de personnes dans le monde qui ont dû se déplacer. D’ici 2050, 143 millions de personnes supplémentaires pourraient avoir à le faire en Amérique latine, en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est.

Les impacts du changement climatique sont déjà visibles, et sont très inquiétants pour l’avenir. Atténuer ces impacts passe d’abord par la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et donc par la sobriété. Notre mode et rythme de vie, notre alimentation, mais aussi nos loisirs sont à remettre en question pour atteindre cette sobriété. En parallèle, il s’agit d’essayer de s’adapter aux changements déjà en cours (par exemple avec la rénovation énergétique des bâtiments, le choix de cultures plus adaptées aux climats futurs, la végétalisation des villes pour les rafraichir, etc.).

 

Sources