La pollution, au sens propre, est une « dégradation de l'environnement par des substances (naturelles, chimiques ou radioactives), des déchets (ménagers ou industriels) ou des nuisances diverses (sonores, lumineuses, thermiques, biologiques, etc.). Bien qu'elle puisse avoir une origine entièrement naturelle, elle est principalement liée aux activités humaines. »
Cette altération de l’environnement n’est pas sans conséquences sur le fonctionnement des écosystèmes, affectant la vie des sols, de l’eau, des végétaux, des animaux et des êtres humains. La définition proposée par la Directive Européenne du 23/10/2000 précise bien qu’il s’agit d’une : « introduction directe ou indirecte, par suite de l'activité humaine, de substances ou de chaleur dans l'air, l'eau ou le sol, susceptibles de porter atteinte à la santé humaine ou à la qualité des écosystèmes aquatiques ou des écosystèmes terrestres […] ».
Bien que l’atteinte à la santé humaine soit évoquée dans cette définition, et que les chiffres de la mortalité causée par la pollution, notamment aérienne, soient connus et étudiés par les autorités sanitaires depuis de nombreuses années, on continue de découvrir l’ampleur réelle de l’impact de la pollution sur la santé humaine.
La constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) précise en premier lieu dans son préambule que : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale. »
La pollution aérienne, ou atmosphérique, telle que décrite par la Loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie en 1996, consiste en :
« L'introduction par l'homme, directement ou indirectement, dans l'atmosphère et les espaces clos, de substances ayant des conséquences préjudiciables de nature à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux ressources biologiques et aux écosystèmes, à influer sur les changements climatiques, à détériorer les biens matériels, à provoquer des nuisances olfactives. »
En raison de leurs très petites masses, elles se déplacent dans l’air sur de longues périodes et de grandes distances, avant d’éventuellement retomber au sol ou dans les cours d’eau, ou d’être absorbées par divers organismes.
Leur nature peut être minérale ou organique, vivante ou abiotique, toxique, radioactive, allergène ou neutre, ou encore un agrégat plus ou moins cohérent et solide de diverses molécules. Les microparticules sont présentes à tous les niveaux de l’environnement : l’air, l’eau, les sols, les organismes vivants et les minéraux.
Leurs origines sont parfois naturelles, par exemple dans le cas d’éruptions volcaniques ou de feux de forêts, mais les plus répandues sont issues de diverses activités et industries humaines. Les matières particulaires sont principalement composées de chlorure de sodium, de noir de carbone, de poussière minérale et d’eau, associées à certains gaz comme les sulfates, les nitrates, l’ammoniac…
En cas d’inhalation, les particules supérieures en taille sont plus facilement retenues par la muqueuse nasale ainsi qu’au niveau de la trachée, des bronches et des bronchioles. Mais en raison de leur petite taille, les microparticules captées par la respiration vont pouvoir atteindre plus profondément les alvéoles pulmonaires.
On distingue également les particules fines (PM2,5), autour de 2,5 microns de diamètre ; des particules ultrafines qui mesurent mois de 1 micron de diamètre ; et des nanoparticules (PM10), dont le diamètre est compris entre 1 et 100 nanomètres, soit entre 0,001 et 0,1 micromètres. L’état des microparticules peut être solide, liquide ou gazeux. Celles-ci se forment par condensation, par accumulation ou encore par pulvérisation de type aérosol.
On retrouve par ailleurs le terme de microplastiques pour des particules mesurant jusqu’à 5 mm de diamètre, ce qui ne correspond donc pas exactement à un volume physique, mais à une catégorisation biologique.
Une étude publiée en 2019 par l’Institut National des Statistiques et des Études Économiques (INSEE) a exploré l’impact d’une perturbation des transports en commun le temps d’une journée de grève, constatant des effets significatifs sur les fonctions respiratoires.
Les données furent mesurées dans les 10 plus grandes aires urbaines Françaises, de 2010 à 2015. Le fait qu’un grand nombre de personnes doit prendre la voiture plutôt que les transports va également entraîner un rallongement du temps de trajet moyen, augmentant de façon significative les émissions de gaz polluants, le jour même et les 2 suivants. Les outils de mesure des quantités de monoxyde de carbone et de microparticules relèvent des hausses significatives sur la même durée de trois jours, à partir du jour de grève compris.
Les données de l’étude indiquent une augmentation des admissions pour affections aiguës des voies respiratoires supérieures le jour même, puis une hausse d’admissions aux urgences pour des anomalies respiratoires les 2 jours suivants. Les mesures ont également décelé une hausse dans l’air ambiant des taux d’ozone, considéré comme un polluant en raison de sa toxicité.
Par ailleurs, une étude publiée en 2023 par la revue internationale Journal of the American Medical Association (JAMA) a prouvé que l’exposition à des concentrations élevées de particules fines, ou microparticules, cause une hausse des hospitalisations (notamment pour cause infectieuse ou respiratoire) en service d’urgences des enfants de moins d’un an.
En France, les chiffres récoltés par le Programme de Surveillance Air et Santé (PSAS) démontre bien une hausse de la mortalité à court terme à la suite d’une augmentation des taux de particules fines et d’ozone en zone urbaine. Par ailleurs, cette augmentation était plus élevée chez les personnes de 75 ans et plus, ainsi qu’en période d’été.
Une autre étude médicale du JAMA établit en 2023 des corrélations, entre exposition à des polluants aériens en zone urbaine et apparition de crises d’asthme non virales chez des enfants de 6 à 17 ans.
En 2017, le JAMA a publié une étude démontrant le lien entre une exposition à des concentrations d’ozone importantes et les risques d’être atteint d’une maladie cardiorespiratoire.
En Californie, une étude publiée en 2023 par le JAMA a établi que la surexposition aux microparticules sur une année augmente de 12% le risque d’infarctus aigu ; de 21% la mortalité liée à une cardiopathie ischémique ; et de 9% la mortalité liée à un accident vasculaire cérébral.
Au Danemark, des mesures scientifiques publiées par PubMed en 2016 ont prouvé une hausse de 9% d’être atteint de la maladie de Parkinson, chez une population ayant passé au moins 20 ans dans une grande aire urbaine.
Enfin aux États-Unis, une étude publiée en 2020 par le Lancet Planetary Health a établi le lien de cause à effet entre exposition aux microparticules aériennes et augmentation des cas de maladies neurovégétatives.
En bref, les effets néfastes de la pollution aérienne sur la santé sont bien connus et documentés au niveau des pathologies respiratoires, vasculaires et cardiaques. Les implications en termes de risques de trouble neurodégénératif ont plus récemment été révélées, on sait désormais que la pollution atmosphérique accroît les chances d’être atteint de maladies semblables à celles de Parkinson ou d’Alzheimer.
Au-delà des atteintes sur les fonctions organiques, il faut à présent considérer la dangerosité de la pollution de l’air sur l’humeur, et sur la santé mentale au sens large du terme.
Les effets de la pollution aérienne sur la santé mentale ont fait parler d’eux récemment, à la suite de la publication de plusieurs études à ce sujet en début d’année 2023. Ces effets sont connus notamment grâce aux données de 2 études publiées par la revue JAMA. La première indique un écart dans la quantité de symptômes anxieux et dépressifs à long terme, chez des personnes en zone urbaine exposées à des taux de multiples polluants aériens supérieurs au reste de la population.
La deuxième étude établit une corrélation entre exposition à long terme à la pollution aérienne et majoration du risque de dépression chez les personnes âgées.
Chez les enfants et adolescents, une étude parue en 2019 dans Environmental Health Perspectives a démontré qu’une augmentation (y compris légère et à court terme) des microparticules dans l’air entraîne une hausse significative du nombre d’hospitalisations d’enfants, pour cause de symptômes psychiatriques graves (notamment de troubles suicidaires).
La pollution aérienne fait partie d’un ensemble de problématiques écologiques situées aux niveaux local, national, européen et mondial. L’organisation des nations unies (ONU), à travers le comité des politiques de l’environnement, traite la question de la qualité de l’air en parallèle des autres dimensions de la pollution.
Dans son groupe d’évaluation de l’environnement en 2021, le comité prend en compte les liens entre la pollution et : l’air et l’appauvrissement de la couche d’ozone ; les changements climatiques ; l’eau douce ; les eaux littorales, écosystèmes marins et océans ; la biodiversité et les écosystèmes ; les terres et les sols ; les produits chimiques et déchets ; le financement des politiques environnementales.
La qualité de l’air reste une problématique centrale en écologie, il semble qu’il reste encore beaucoup à faire pour pouvoir l’améliorer. En 2017 en hexagone, la députée Sandrine Rousseau (EELV-NUPES) a déposé un recours en carence contre l'État, pour inaction face à la pollution aérienne des particules fines. Cela à la suite d’une série de pics de pollution dans le Nord de la France, en réponse desquels aucune action n’avait été menée.
Le tribunal administratif de Lille admet par son jugement la responsabilité de l'État mais sans le condamner. Cette décision est une première pour la ville, qui ne faisait pas partie des zones surveillées au niveau de la qualité de l’air.
L'État a également été reconnu fautif à Lyon, à la suite des troubles de santé d’un enfant, attribuables aux pics de pollution. C’est la mère de l’enfant, soutenue par l’association Respire, qui a porté plainte auprès du tribunal administratif de Lyon, contre la ville, la métropole, et l’État français.
S’il reconnait que : « L'État, en n'ayant pas pris, pour l'agglomération lyonnaise, un plan de protection de l'atmosphère susceptible de réduire le dépassement des valeurs limites de particules fines et de dioxyde d'azote, a commis une faute. », là-aussi le tribunal n’est pas allé jusqu'à la condamnation.
En bref, au niveau collectif, la lutte contre la pollution aérienne est menée sur plusieurs terrains, à la fois par les gouvernements, les acteurs de l’industrie et de l’écoresponsabilité, les entreprises, ainsi que de nombreuses associations et institutions.
Le saviez-vous ? Idealys a créé la Responsabilité Sociétale de l’Habitat (RSH), une solution pour centraliser et optimiser les équipements, les consommations d’énergie, ainsi que le bien-être général au sein de ses résidences connectées.
Les objectifs de la RSH, prolongements de ceux de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE), tendent à améliorer concrètement et durablement les façons de penser et de vivre en résidence communautaire :
Considérer les liens entre santé humaine et écologie fait partie des principes fondamentaux de la vision « Une Santé – One Health ». Cette approche systémique vise à atteindre le meilleur état de santé humain, animal, végétal et environnemental possible, en mobilisant l’ensemble des acteurs concernés.
Dans cette optique, le domaine de « l’éco-santé » est un champ d’action émergeant qui explore les effets des écosystèmes sur la santé humaine. Cela concerne en grande partie la qualité de l’air, mais aussi l’alimentation, les maladies transmises par les animaux, ainsi que la qualité de vie psychologique et sociale des individus.
Avant de prévoir un déplacement ou une activité en plein air, vous pouvez vous renseigner au sujet de la qualité de l’air dans l’endroit concerné, afin de déterminer le meilleur moment pour s’y rendre. Vous pouvez pour cela consulter l’indicateur de la fédération des Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’air (AASQA), nommée ATMO France.
Certaines personnes sont plus à risque en matière de santé face à la pollution, notamment celles concernées par :
L’asthme ; l’emphysème ; la bronchite chronique et autres affections pulmonaires obstructives chroniques ; les angines ; les antécédents cardiaques ; les maladies chroniques comme le diabète ; la grossesse ; un âge de moins de 5 ans, ou de plus de 65 ans.
Les personnes pratiquant un sport intense en plein air, ou qui travaillent régulièrement à l’extérieur, peuvent respirer une grande quantité d’air pollué. Il convient d’être vigilant en cas de symptômes liés à la pollution aérienne, comme :
Une irritation des yeux ; une difficulté à respirer, ou un sifflement dans le souffle ; une irritation et inflammation des voies respiratoires, manifestées par la toux ; une augmentation de l’essoufflement, surtout pendant une activité physique ; une aggravation de l'asthme et des troubles cardiaques et pulmonaires existants.
Ces différents signes liés à la pollution aérienne peuvent aussi être causés par les fortes chaleurs et les saisons de pollinisation, qui sont donc à prendre en compte avant de s’aventurer en extérieur.
Le saviez-vous ? Notre service Ma Communauté vous aide à agir en faveur de la préservation de votre environnement. Nos conseils pratiques et nombreux contenus vous permettent d'en savoir plus sur les moyens de consommer de façon écoresponsable !
Grâce à des outils pour mieux gérer votre énergie, vos équipements et vos déplacements, vous disposez de véritables moyens d’améliorer votre qualité de vie au quotidien.