« Coliving » : une nouvelle gestion des espaces au cœur de la smart city
Le coliving, qu’est-ce que c’est ? Le coliving, c’est le vivre ensemble tout en ayant son intimité. C’est le fait de partager un même espace en...
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Morane : 6/7/23 6:32 PM
La Covid-19 aura impacté notre société à plusieurs niveaux, c’est indéniable. Au niveau de la santé, des liens sociaux, de nos habitudes personnelles mais aussi professionnelles. Elle a sans aucun doute accéléré la mise en place du télétravail dans les entreprises françaises (et internationales) et nous allons voir ensemble quels en sont les impacts.
Selon l’étude menée par SFR Business et plusieurs entreprises des télécoms, le télétravail était appliqué en moyenne 1,6 jour par semaine fin 2019. A la fin de la grande période de crise de Covid-19, le chiffre est passé à 3,6 jours en moyenne par semaine !
En France, il y a aujourd’hui 47% des entreprises qui utilisent encore le télétravail de façon hebdomadaire. Selon un baromètre créé par JLL (Jones Lang LaSalle, entreprise spécialisée dans le conseil en immobilier) le taux de population active française qui travaille ainsi s’élève à 55%. On entend par là tous les télétravailleurs qui travaillent à distance au moins une fois par semaine.
Et les salariés dans tout ça ? Eh bien, ils sont 8/10 télétravailleurs à vouloir garder le télétravail mis en place durant la crise sanitaire en France. 53% des salariés interrogés garantissent que ce mode de travail est satisfaisant pour eux.
L’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) distingue 3 types de télétravail.
Le « télétravail régulier » : il est planifié et organisé en amont. Les jours de télétravail et surtout leur nombre sont prévus à l’avance sur une période donnée. On peut parler en jours de télétravail par semaine, par mois ou par année.
Le « télétravail occasionnel » : il est lui utilisé de façon plus rare et selon certaines conditions précises. C’est un télétravail qui est autorisé selon des situations individuelles qui empêchent le salarié d’exercer son activité au bureau. Il s’adresse ainsi plutôt aux femmes enceintes, aux personnes en situation de handicap ou autres situations familiales particulières. On considère aussi le télétravail comme occasionnel lorsqu’il y a par exemple une crise des transports : quand il est trop compliqué de se rendre sur son lieu de travail, l’employeur peut ainsi accorder ce dernier.
Le « télétravail exceptionnel » : comme on s’en doute, il est appliqué en cas de situation vraiment exceptionnelle comme des crises sanitaires, de lourds problèmes de santé ou un empêchement venant de l’entreprise qui voudrait ainsi placer ses employés à domicile sur une période donnée, ne pouvant pas les recevoir au bureau.
Il est vrai que le télétravail s’est largement développé ces dernières années : les entreprises proposent de plus en plus aux salariés de travailler depuis chez eux. Mais certaines entreprises se sont adaptées à la demande et de nouveaux espaces ont été créés pour satisfaire la demande. On voit de plus en plus de coworking par exemple ou bien d'espaces partagés qui sont mis à disposition des salariés, pour travailler dans des espaces plus propices au travail. Je vous recommande la lecture de cet article sur le sujet.
Les espaces de coworking prennent une place importante sur le marché immobilier : en 2022, le marché a ainsi connu une croissance de plus de 20%.
De nouveaux espaces sont créés, mais qu’en est-il des existants ? D’après les Bureaux Locaux, le télétravail a de réelles répercussions sur le marché de l’immobilier d’entreprise : « la surface de bureaux loués entre 2019 et 2020 a baissé de 40% ». Mais il semblerait que l’après Covid soit de meilleur augure : selon le journal My Sweet Immo, il y a une « hausse de 16% de la demande placée » concernant le marché des bureaux en Ile-de-France en 2022. La tendance, selon eux, est applicable à la France entière. Pour compenser ce retard pris depuis la Covid, l’investissement locatif vient en aide !
En effet, le télétravail suggère que les salariés travaillent de chez eux. Or, pour une grande partie des télétravailleurs, il est important de pouvoir travailler dans un espace spécialement dédié au travail : ils préfèrent différencier les espaces de travail et de repos plutôt que travailler dans leur salon ou sur le canapé. L’important est donc de créer une barrière entre le monde du travail et le monde personnel. Les employés optent soit pour des travaux (mais dans ce cas, il faut être propriétaire de son bien) soit pour un logement plus grand, avec plus de chambres qui pourraient donc servir de bureau !
La rénovation a ainsi connu un sacré bond. Selon SeLoger.fr, en mai 2021, « plus de 8 futurs acquéreurs sur 10 envisagent d’acheter un bien nécessitant des travaux ». Le fait de pouvoir aménager les espaces comme on le souhaite semble devenir un critère primordial dans la vie des Français. MeilleursAgents.com confirme « une hausse du volume de ventes de ces logements de l’ordre de 10% ». C’est-à-dire que les Français ne craignent plus d’acheter des biens à rénover : ils sont prêts à passer du temps sur la rénovation pour réaliser leurs rêves et aménager les espaces selon leurs besoins. Sans oublier le contexte économique actuel qui y joue aussi : pénurie de logements, taux bancaires qui augmentent régulièrement et le prix du marché du neuf qui reste globalement élevé alors que le pouvoir d’achat baisse pour beaucoup de Français.
Une autre possibilité pour gagner de l’espace est le fait de créer des extensions sur son habitat, pour ceux qui possèdent une maison du moins avec un jardin. De plus en plus de vérandas ou d’extensions en bois font leur apparition et permettent de gagner en superficie habitable. L’espace gagné permet ainsi de déplacer une pièce pour se créer un espace « bureau » à domicile.
L’achat de résidence secondaire a aussi connu une forte hausse à la suite de la crise de Covid-19. Le fait de travailler à domicile donne forcément envie de travailler dans un cadre plus accueillant, cosy et grand. Cela permet de profiter de bons moments de détente lors des pauses dans la journée et de se changer facilement les esprits. C’est pour cela qu’un certain nombre de salariés se sont tournés vers les résidences secondaires : certains profitent ainsi du télétravail pour partir dans leur résidence secondaire. Cela est surtout vrai pour les habitants de grandes villes qui habitent normalement en appartement et qui rêvent ainsi de grands espaces et de jardin. Le fait de pouvoir travailler depuis n’importe quel endroit a largement facilité cet engouement pour le secondaire, ainsi que l’exode de beaucoup d’urbains vers le sud. Certaines villes ont ainsi subi cet exode, voyant une partie de leurs habitants partir.
Pretto a en effet montré une hausse de 30% de l’intention d’acheter une résidence secondaire comparé à 2019. Sachez d’ailleurs qu’en 2019, selon la FNAIM, le marché des résidences secondaires représentait 10% des transactions immobilières en France, alors que depuis, les chiffres sont passés à plus de 17%.
Au-delà de vouloir partir une semaine entière loin de son chez soi, certains ont décidé tout simplement d’acquérir une résidence secondaire pour en profiter le week-end et couper totalement avec leur nouveau lieu de travail qui s’avère être leur logement !
La Covid-19 et l’importance du télétravail dans notre société ont radicalement changé l’immobilier commercial qui a subi un important ralentissement économique. Une étude réalisée par la Banque de France présente une recherche sur la conversion de l’immobilier de bureaux en logements à la suite de la crise sanitaire. Grâce à l’étude, on remarque une baisse importante du taux d’occupation des bureaux d’environ -5,4% en 2020.
Mais c’était sans compter sur l’après Covid ! Après avoir traversé une crise durant la pandémie, le marché du bureau connaît un certain renouveau et tourne enfin la page sur cette mauvaise période.
Selon Les Echos, plus de 15 milliards d’euros ont été investis dans ce marché en 2021, et la demande placée s’élevait à pas moins de 1,8 million de m2, soit une hausse de 32% sur un an. Les chiffres sont prometteurs pour le futur !
Le marché repart de plus belle et les bureaux se transforment toujours plus pour attirer clients et futurs collaborateurs. Le bureau, véritable vitrine pour les entreprises, est un lieu de rencontres et favorise le lien social au sein même des équipes.
De nouvelles architectures apparaissent dans les villes, et c’est à la fois plaisant et encourageant !
Comme nous avons pu le voir, plusieurs études concernant le télétravail ont été réalisées ces dernières années. La grande majorité d’entre elles, si ce n’est toutes, s’accordent pour dire que le télétravail est avantageux tout comme il peut être un peu plus problématique. Nous allons justement voir cela plus en détail.
1. Il permet d’avoir un bon équilibre personnel et professionnel. Contrairement à un travail 100% au bureau, le fait de pouvoir travailler depuis chez soi à distance laisse plus de place à la vie personnelle. Les temps de pause peuvent être utilisés pour réaliser des tâches ou activités personnelles.
2. Un sentiment de liberté est indéniablement relié au télétravail. Liberté et gain de temps aussi car on passe beaucoup moins de temps sur la route. Finis les bouchons ! Il est aussi plus facile de s’organiser pour prendre des rendez-vous médicaux ou autres : vous avez ainsi plus de disponibilité puisque vous gagnez sur le temps de trajet.
3. Il semblerait que les employés qui télétravaillent soient plus loyaux envers leur entreprise et leurs supérieurs. Les relations employés / employeurs sont améliorées et le travail est plus facilement récompensé. Selon l’étude menée par SFR Business : 60% des Français affirment se sentir plus productifs en télétravaillant.
4. Le télétravail est d’ailleurs efficace pour faire des économies : moins d’essence car moins de déplacements, pas de parking à payer (dans les rues ou souterrain), et surtout plus (ou moins en tout cas) de dépenses en transports en commun. Mais c'est aussi plus avantageux pour les employeurs, qui peuvent s'inscrire dans une démarche RSE en réduisant ainsi leurs consommations d'énergie.
5. Cela nous mène d’ailleurs sur le point suivant : le télétravail permet de réduire l’impact environnemental. Moins de gaz à effet de serre, moins de pollution ! Selon l’ADEME, le télétravail permet ainsi de réduire les déplacements de -69% et les kilomètres parcourus d’environ -39%. C’est l’environnement qui vous dira merci ! Finis les gobelets à café en plastique mauvais pour l’environnement, et finie la pollution sonore : moins de voitures sur la route = moins de bruit dans nos villes !
1. Le premier point négatif quand on parle de télétravail est le sentiment de solitude et d’isolement qui peut apparaître chez certains employés. Le journal l’ADN a publié une étude sur son site et ce résultat : 1 personne sur 4 souffre de solitude et d’isolement social en télétravaillant en 2022.
2. Cet éloignement crée aussi quelques dérèglements physiques. La DARES précise que « 7 télétravailleurs sur 10 en ont une pratique régulière qui accroît l’autonomie, mais aboutit à des horaires décalés et des durées de travail allongées. Le télétravail est associé à davantage de douleurs et de troubles du sommeil. »
3. Les cyberattaques sont plus fréquentes depuis la mise en place massive du télétravail et la fuite de données confidentielles est un risque à prendre en compte. Selon Digital Guardian, « le volume de données téléchargées sur les clés et d’autres périphériques USB par les collaborateurs de ces entreprises a augmenté de 123% au printemps 2020. » Les clés USB semblent être la source de transferts de données numéro 1 !
4. Nous avons pu le voir, le télétravail aide à réduire considérablement notre impact environnemental. En sommes-nous si sûr ? Eh bien, détrompez-vous, enfin sur certains points. L’ADEME confirme que le télétravail a tout de même engendré de nouvelles pollutions, cette fois-ci numériques. Par exemple, sachez qu’une vidéoconférence de 1h30 avec 10 personnes connectées sur différents postes pollue autant qu’une voiture qui parcourt 7,5 kilomètres ! Globalement, 1 minute de visioconférence engendre jusqu’à 3g de CO2 par participant. Il est donc recommandé de limiter les appels à des communications vraiment nécessaires sans en abuser. La consommation énergétique au domicile est également impactée : on compte environ 10% d’augmentation en moyenne par foyer. Mais au final, mis à part les visioconférences, il est indéniable de dire que les effets sur l’environnement sont moins néfastes qu’avant la mise en place du télétravail.
Le saviez-vous ? Idealys a elle aussi décidé de mettre en place le télétravail au sein de ses équipes, qui travaillent en partie au bureau, et en partie à la maison.
Le télétravail a indéniablement bouleversé nos habitudes et les marchés de l’entreprise et de l’immobilier. Cela risque d’être encore le cas pour de nombreuses années à venir car cette tendance ne semble pas baisser ou revenir à l’avant Covid. Affaire à suivre !
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